Démarche initiée par l'IFPC en 2000 pour répondre à une attende professionnelle de caractérisation des produits dans une démarche de promotion de la qualité du cidre (segmentation du marché, développement des signes de qualité AOC, IGP…).
Objectifs de cette étude :
90 cidres ont été analysés selon leurs variables de production, leurs propriétés physico-chimiques et leurs caractéristiques sensorielles. Les données obtenues ont été traitées en analyse factorielle multiple (AFM). Elles ont été différenciées selon deux facteurs pour créer des groupes discriminants, dont le premier s’appuie sur les données de composition physico-chimique et d’analyse sensorielle.
Le caractère fermier, artisanal ou industriel est établi au seul regard des volumes de production des ateliers soit respectivement : 50-500 hl, 500-10 000 hl et > 80 000 hl.
Deux ensembles de cidres se sont dégagés, le premier ensemble est constitué de cidres d’origine industrielle et le second ensemble est constitué de cidres d’origine artisanale et fermière.
Variable | Cidres d'origine industrielle | Cidres d'origine artisanle et fermière |
Acidité - pH | Ne semblent liés ni au type de cidre ni au type d'entreprise de production | |
Alcool total | Moindre, les produits pouvant être ajustés par l'addition de jus de diffusion dans le cas de produits non "pur jus" | Plus élevé, en général pas d'ajustement par jus de diffusion |
Sucres | Saccharose négligeable, glucose faible (généralement < 10 g/l) | |
Masse volumique | Confirme l'échelonnage de densités - brut < demi-sec < doux - mais recouvrements importants | |
Polyphénols | Différences en teneur et dégré de polymérisation (DP). Différence possible liée au niveau matière première pour mono et dimères | |
Le collage parfois réalisé élimine les hauts DP | ||
Phénols volatils | Plus présents | |
Azote résiduel | Plus important surtout sur cidre doux | Epuisement par croissances successives de levures pour stabilité des produits non pasteurisés |
Furfural | Plus élevé, liée à la pasteurisation | |
Sulfites (SO2) | Nettement en-dessous des limites réglementaires. Les sulfates plus importants dans les cidres industriels semblent issus de l'oxydation des sulfites | |
Calcium | Certains cidres aussi élaborés selon ce procédé (ajout de calcium pour défécation) | Plus élevé. Ajouté à 160 mg/l pour défécation, se retrouve en quasi-totalité dans le cidre |
Turbidité | Forte sur produits ne subissant pas de filtration et sur les prises de mousse en bouteille | |
Peu de cidres industriels sont troubles |
Les données ont été analysées statistiquement par analyses factorielles multiples (AFM), ce qui permet de séparer les variables selon deux axes (facteur 1 et facteur 2). Il est ainsi possible d’identifier des groupes de cidres en fonction de leurs caractéristiques analytiques. Les analyses présentées ne prennent en compte que le premier facteur, le plus significatif.
Forte polarisation des caractéristiques sensorielles pour les deux ensembles de cidres :
L'amertume et l'astringence présentent également une corrélation positive avec le facteur 1. Ces goûts sont situés près des "flaveurs lourdes" indiquant que la probabilité de trouver ces flaveurs est plus forte pour les cidres amers.
Ces variables ont été elles aussi traitées en AFM (Analyse Factorielle Multiple).
Concernant le premier ensemble statistique – , on retrouve les choix techniques habituellement et/ou uniquement posés par les industriels, « collage », « diffusion », « concentré dans le jus », « pasteurisation en bouteilles ».
Une origine connue et une récolte manuelle sont caractéristiques de l'échelle fermière et artisanale. Elle est aussi caractérisée par des réponses comme le pressage par "presse à paquet" et de "prise de mousse en bouteille" qui ne sont utilisées qu'à petite échelle et des réponses négatives pour la plupart des opérations mentionnées dans le premier groupe. Seule l’obtention de l’effervescence permet de différencier les fermiers des artisans (CO2 exogène ou prise de mousse en cuve utilisés par certains artisans).
Le principal résultat de ce travail est de montrer que les cidres industriels peuvent être différenciés des cidres artisanaux et fermiers tant sur le plan sensoriel que sur le plan analytique, avec cependant une évolution continue entre ces deux extrêmes.
L’ensemble des observations montre la complexité de la différenciation : d’un côté des cidres industriels plus dilués qui sont perçus fruités par le jury, mais avec également des arômes liés à la pasteurisation. D’un autre coté, les cidres artisanaux et fermiers vraisemblablement pur jus qui sont également plus amers et astringents, mais avec des flaveurs lourdes très prononcées qui masqueraient les odeurs fruitées et sont souvent considérées comme des défauts dans les autres boissons.
Fiche d'identité de l'étude
Pour plus d’informations sur le détail de ces essais, contacter l’IFPC. Date de la dernière mise à jour : 4 juin 2009 |
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