Les précédents travaux menés par l’IFPC et l’INRA URC ont montré l’intérêt de mesurer la teneur en azote assimilable des moûts de pomme. Dans le cas de production de cidres non pasteurisés, cette mesure permet d’estimer le potentiel de re-fermentation en bouteille des cidres.
Dans la majeure partie des cas, la teneur initiale du moût en azote est suffisamment faible pour aboutir à une carence azotée à la mise en bouteille. Ces produits sont alors compatibles avec une stabilité en bouteille même en l’absence de pasteurisation. Dans le cas de ces moûts initialement riches en azote assimilable (10 à 20 % des moûts de pomme et probablement plus de 50 % des moûts de poire), il est très difficile d’obtenir une carence azotée assimilable avec les pratiques habituelles. Ces produits vont donner des produits instables suite à leur mise en bouteille.
Il s’agit d’apporter aux cidriers les outils et méthodes leur permettant d’effectuer une mise en bouteille de produits non-pasteurisés présentant des teneurs en azote assimilable compatibles avec une stabilité microbiologique en bouteille, à partir de moûts initialement très riches en azote assimilable.
Le travail réalisé a porté sur deux pistes de travail :
Les essais réalisés en micro-fermenteurs montrent qu’il est possible, par une relance de fermentation sur un poiré, de consommer une partie de l’azote encore présent et donc par voie de conséquence de limiter son instabilité en bouteille.
Concernant le pilotage de la fermentation des moûts initialement riches en azote, l’oxygénation en cours de fermentation permet d’obtenir des consommations d’azote plus importantes.
Ces essais devront être confirmés en 2015. Si confirmation est obtenue, il pourra être envisagé d’en évaluer l’impact organoleptique (consommation de sucre en particulier) et de réaliser sur 2015 et 2016 des essais en cidrerie pour corriger l’instabilité de certaines cuvées.